Meilleurs concerts
Them Crooked Vultures au Metro
Un super groupe formé de Dave Grohl (Foo Fighters), Josh Homme (Queens Of The Stone Age) et John Paul Jones (Led Zeppelin), ça ne peut pas décevoir en spectacle. Et pour leur première mondiale, les trois rockeurs avaient choisi de se produire au Metro de Chicago, en clôture non-officielle du festival Lollapalooza. Par un coup de chance inattendu, j'ai pu mettre la main sur un des billets tant convoités. Grâce à une prestation courte mais très intense de 75 minutes composée uniquement de chansons inconnues du public, Them Crooked Vultures a su dépasser les attentes énormes des fans.
Sufjan Stevens au High Dive, à Champaign
Avant la parution de son prochain album, Sufjan Stevens a décidé de jouer dans des salles intimes un peu partout en Amérique du Nord. En Illinois, l'artiste se produisait à Champaign, à environ deux heures de Chicago. Pas grave, je m'y suis rendu avec deux amis et j'ai pu apprécier la performance de cet inspiré et inspirant artiste à quelques pieds de lui, parmi une poignée de spectateurs chanceux.
Mucca Pazza au Lincoln Hall
Groupe originaire de la Ville des vents, Mucca Pazza n'offre pas énormément de concerts à l'étranger. La raison? La formation compte 25 membres! En se rendant à Chicago, il faut donc en profiter pour voir un spectacle de cette fanfare punk ("circus punk marching band"). Au Lincoln Hall, les musiciens ont joué parmi les spectateurs, sur le parterre, durant les dix premières minutes. Et le reste du show n'a été que pur bonheur.
Plus belles surprises
The Airborne Toxic Event au Metro
Normalement, les groupes n'ayant qu'un seul album à leur actif, comme TATE, ne peuvent se produire plus de 45 minutes. Cette formation de Los Angeles a cependant joué durant 90 minutes en offrant un spectacle haut en couleurs - éclairages inspirés, murale derrière la scène et musiciens disposés sur trois paliers. Si le quintette poursuit sur la même lancée au cours des prochaines années, attendez-vous à une explosion de popularité.
Health à South By Southwest
Par hasard, je me suis retrouvé au concert que la formation Health (que je ne connaissais pas à ce moment-là) donnait dans une cour arrière durant le festival SXSW à Austin, au Texas. Quarante-cinq minutes déchaînées de musique noise rock livrée dans un gazebo au milieu de dizaines de spectateurs installés un peu partout, même dans des arbres!
OK Go au Double Door
Sur disque, le groupe propose de la musique rock sans grande originalité. Mais en spectacle, les musiciens offrent une prestation énergique, appuyée par des éclairages et autres éléments visuels accrocheurs.
Déceptions
Yann Tiersen au Logan Square Auditorium
Connaissez-vous le compositeur français pour autre chose que ses musiques de films, principalement celle du Fabuleux destin d'Amélie Poulain? Moi non plus. Et encore moins aux États-Unis où l'artiste n'est connu uniquement que pour ses mélodies d'Amélie. Eh bien, Tiersen semble véritablement être passé à autre chose puisqu'il a offert un concert rock progressif planant, à mille lieues des morceaux que l'on connaît de lui. En fin de parcours, il n'a joué qu'une seule pièce d'Amélie, en version reconstruite qui rendait la chanson quasi méconnaissable. Très décevant.
Hey Champ au Schubas
Jeune groupe de Chicago, Hey Champ fait de plus en plus parler de lui. En spectacle, le duo/trio électro-rock a partagé la scène avec Lupe Fiasco. Je m'attendais donc à une performance explosive lors de l'événement Tomorrow Never Knows. Eh non, une performance "flat", à la limite bâclée, qui n'a jamais levé.
Ultra Sonik Edukators au Schubas
Autre formation de Chicago, Ultra Sonik Edukators est le premier groupe que j'ai vu là-bas, en janvier 2008. À l'époque, j'avais apprécié la pop-rock accrocheuse de ce band. Mais lors de ma seconde expérience, dans la même salle, le groupe manquait cruellement d'aplomb.
Valeurs sûres
Billy Talent au Metro
Au Centre Bell en 2006, la prestation du groupe s'était avérée décoiffante. Alors imaginez dans un Metro d'un peu plus de 1000 places. Même si la salle aux abords du Wrigley Field n'était pas remplie aux trois quarts, cela n'a pas empêché Ben Kowalewicz et sa bande d'offrir une autre prestation survoltée. Espérons que les Américains finiront par accrocher.
Patrick Watson au Metropolis de Montréal
J'aime voir Patrick Watson et entendre sa musique introspective dans des endroits relativement intimes. J'étais donc sceptique face à la capacité du chanteur d'offrir une prestation digne de mention dans le grand Metropolis. Eh bien, en l'espace de quelques minutes, Watson (accompagné de ses Wooden Arms) a su dissiper mes doutes. Depuis sa consécration au Festival de Jazz l'été dernier, Watson est sur une belle lancée.
Plus beau retour
Harvey Danger au Schubas
Le groupe étant connu pas mal uniquement pour son tube Flagpole Sitta, je me demandais bien ce que ça donnerait dans le cadre d'un concert d'adieu. Finalement, les musiciens ont joué durant plus de 2 h 30 (et c'était leur second spectacle de la soirée!). Une prestation qui m'a presque fait regretter la disparition de ce groupe, décidément meilleur que ce que laisse présager son seul succès.
Moments inusités
Durant ses spectacles irrévérencieux, Richard Cheese exige souvent la participation de son public. Au House Of Blues de Chicago en juillet dernier, Cheese a demandé à une jolie fille de nous montrer sa poitrine. Les rires ont cessé quand la spectatrice a répliqué qu'elle était accompagnée de son père...
Après le concert de The Most Serene Republic au Schubas de Chicago, quelle ne fut pas ma surprise d'apercevoir Kevin Barnes (le chanteur d'Of Montreal, une formation originaire d'Athens en Géorgie) accoudé au bar de la salle avec son maquillage et affublé de son costume de scène! Après lui avoir adressé la parole, il m'a révélé que son groupe venait de donner un show secret en ville.
Tout récemment, Clues assurait la première partie du concert de Malajube au Metropolis. J'ai eu l'occasion de passer une partie de la journée en coulisses avec les musiciens québécois anglophones. De chics types.
Meilleures salles de Chicago
Schubas
Ma salle préférée à Chicago. Pour son intimité (160 places), son excellente programmation (des artistes sur le point de voir leur popularité exploser), le bar séparé de la salle ainsi que le restaurant situé juste à côté. Il est même possible d'apporter sa bouteille de vin dans la salle si on n'a pu la terminer durant le repas!
Empty Bottle
Pour sa scène disposée en angle dans le coin de la salle, pour le défunt chat Radley qui se promenait allègrement sur le comptoir du bar et pour les toilettes aux murs maculés d'inscriptions diverses.
Double Door
Pour sa localisation (dans le quartier branché Wicker Park), pour l'acoustique et l'éclairage, pour sa capacité (une grande salle intime de 473 places) et parce que c'est là qu'a été tournée la scène finale du film High Fidelity. Seul point négatif : la programmation est très souvent douteuse.
Mot de la fin
Chicago, ville de musique
Mon année 2009 à Chicago aura été mémorable sur plusieurs aspects, mais principalement pour les excellents concerts que j'y ai vus. La scène musicale de la Ville des vents est très intéressante et les salles de spectacle y sont toutes différentes et originales. L'été ne manque pas d'attractions grâce aux festivals de rue qui se déroulent à chaque week-end, en plus du festival Lollapalooza et du Pitchfork Music Festival. Chicago est peut-être une ville de sports (avec ses cinq équipes professionnelles), mais elle est aussi assurément une ville de musique... et pas seulement de blues et de jazz!