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JAPANDROIDS
Schubas (Chicago), octobre 2009

Texte: Raphaël Gendron-Martin

En juillet dernier, lors de son passage au Pitchfork Music Festival, le groupe de Vancouver Japandroids avait réussi à attirer sa part de spectateurs, et ce, même s'il se produisait sur la troisième et plus petite scène de l'événement. À ce moment, ce qui m'avait principalement frappé, c'était l'imposante chevelure du chanteur Brian King qui volait au vent grâce à un puissant ventilateur placé devant lui. La musique du duo canadien ne m'avait alors pas vraiment accroché.

Puis, Japandroids a lancé au mois d'août son tout premier album, Post-Nothing, et les excellentes critiques ont fusé de toutes parts. Donnant dans le rock garage, la formation propose des chansons aux paroles souvent très simples qui déménagent musicalement tout en demeurant mélodiques. Bref, comme première carte de visite, King et son comparse David Prowse venaient de frapper un grand coup.

C'est donc sans grande surprise que leur concert au Schubas était présenté à guichets fermés vendredi dernier. Avec le bouche à oreille des festivaliers de Pitchfork et les bons commentaires à propos du disque, les deux Canadiens étaient attendus de pied ferme par plusieurs amateurs de leur musique. Fait assez rare, le groupe a décidé d'ajouter un deuxième spectacle à Chicago, le lendemain après-midi à 15 h!

Avant leur entrée sur scène, le quatuor féminin The Coathangers a assuré la première partie. D'emblée, je dois admettre ne pas être un fan de groupes féminins. Eh oui, je suis un mélomane sexiste! Et la formation d'Atlanta n'a rien fait pour me convaincre de changer d'idée. Sa musique punk expérimentale peut être agréable, mais dès que l'une des quatre musiciennes (elles se partagent le micro) se met à chanter, que c'est agressant! Des voix stridentes qui crient plus souvent qu'autrement. Ouch, mes oreilles! Je n'ai pu supporter plus de trois chansons avant de sortir prendre l'air.

Japandroids a foulé les planches peu après 23 h 30. En bons Canadiens sympathiques, les deux musiciens se sont présentés à la foule avant de commencer à jouer. "C'est notre premier véritable spectacle à Chicago. Nous n'en revenons pas! Merci d'être là", a lancé un King visiblement surpris et content de se produire devant une assistance compacte. En tant que spectateur, c'est toujours intéressant de participer à des événements uniques de la sorte. Car si la popularité du groupe explose, il sera possible de casser les oreilles de ses amis en leur disant : "J'étais là un soir d'octobre au Schubas pour leur premier show à Chicago!"

Entouré d'un tel buzz, le duo aurait pu décevoir. Mais non, loin de là. Avec seulement un album à son actif, le groupe a réussi à jouer durant plus de 60 minutes, interprétant quelques nouvelles pièces ainsi que d'autres chansons qui figurent sur des mini-albums qui ne sont disponibles qu'à Vancouver mais qui seront relancés à plus grande échelle en janvier prochain.

Encore une fois, la chevelure de King était mise en évidence, tout comme son étroit jean blanc! Et le chanteur-guitariste sait parfaitement donner un spectacle, y allant d'un headbanging intense tout au long du concert. De son côté, son acolyte piochait sur les tambours à tout rompre, comme s'il n'y avait pas de lendemain. Appuyé par un éclairage surprenant pour le Schubas (quelqu'un a finalement compris qu'il est possible d'utiliser autre chose que les trois luminaires orange et mauve!), le show a entièrement comblé les attentes des fans présents.