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BILLY IDOL
Metropolis, février 2015

Billy Idol (William Broad de son vrai nom) a été l'une des plus grandes stars pop des années 80. Certes, Idol était considéré comme un punk-rocker (il faisait partie du groupe Generation X à la fin des années 70), mais durant la première moitié des années 80, en grande partie grâce à MTV, Billy rivalisait de popularité avec Duran Duran, Cyndi Lauper, Prince et même Michael Jackson. Son album Rebel Yell, paru en 1983, demeure un classique de l'époque, et le duo qu'il formait, et forme toujours, avec le flamboyant guitariste Steve Stevens était l'un des plus cool de l'univers rock.

La carrière d'Idol a pris fin au début des années 90, mais l'Anglais de 59 ans n'en est pas à son premier comeback. Kings & Queens Of The Underground, lancé l'an dernier, est son deuxième disque depuis 2005. Certains affirment que le retour d'il y a dix ans était réussi. Tant mieux. Parce que celui d'hier soir, dans un Metropolis bondé, était loin d'être réjouissant. Appuyé par cinq musiciens, Billy a travaillé fort pour tenter de nous convaincre qu'il était encore dans le coup. Désolé, mais ce n'est plus le cas du tout. Physiquement, l'homme impressionne, car il ne fait pas du tout ses presque 60 ans. Vocalement, c'est une autre histoire. Ça allait pour Cradle Of Love et aussi pour Dancing With Myself, qui n'avait toutefois pas le mordant ni la vigueur d'antan. En début de spectacle, on pouvait accepter qu'Idol ne pousse pas trop la note. Mais Flesh For Fantasy et Eyes Without A Face, chantées plus tard, après des morceaux plus récents et banals dont on se fichait éperdument, étaient toutes deux tristes à entendre. La soporifique Sweet Sixteen n'a pas aidé davantage la cause de Billy, qui se la joue encore Elvis sur scène, mais sans l'aura. L.A. Woman, sa reprise de la chanson bien connue des Doors (Idol fait une apparition dans le fameux film d'Oliver Stone sur le groupe), a suivie. Elle est évidemment devenue Montreal Woman. Parce que Billy est un racoleur, qui utilise tous les clichés possibles pour séduire son public, heureux de l'applaudir, malgré tout.

Quant à Stevens, il fait partie d'une race de musiciens qui n'existe plus : le guitar hero, époque glam. Il gratte les cordes avec ses dents, il les tripote avec la guitare derrière sa tête (couverte d'une grosse chevelure teinte noire et hirsute totalement eighties), il fait tournoyer son bras façon Pete Townshend, et il livre, bien sûr, un solo, sans queue ni tête, saupoudré de quelques mesures de Led Zeppelin, question de faire hurler les vieux rockeurs. Au début, on sourit. À la fin, on roule des yeux.

Après deux autres chansons inconnues, j'ai décidé de quitter. Je n'avais plus le goût d'attendre pour entendre White Wedding ou Rebel Yell, encore moins Mony Mony. Je ne voulais plus grincer des dents. Je ne voulais plus être déçu. Sorry Billy.

En première partie, le groupe Broncho n'a rallié personne à sa cause. Le son était pourri, les pièces étaient mauvaises. Rien à dire de plus.